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Histoire du village de Ban Vieng Hine, où nous avons fait construire notre école informatique

Nous vous parlons maintenant depuis plusieurs années de ce village, mais quelle est son histoire ? D’où viennent ces habitants que nous souhaitons aider ? Qui sont-ils réellement ? A travers cet article, vous découvrirez qui sont vraiment les villageois de Ban Vieng Hine.


L’arrivé de la tribu Hmong dans la région de Nongkhiaw


Pour commencer, il faut remonter aux origines du peuple Hmong, aussi appelé « Miao ». Les Hmong, tribu ancestrale chinoise nomade, ont dû tout d’abord fuir la Chine lors de la période de sinisation. Le peuple chinois voulait alors répandre et imposer sa culture à toutes les tribus vivant sur son territoire. Initialement installés au bord du fleuve jaune en Chine, ils ont petit à petit été repoussés vers les régions plus au sud. C’est seulement au début du XIXème siècle qu’ils quitteront en masse l’Empire du milieu, vers le Vietnam, la Laos et le Myanmar.



C’est donc sur les hauteurs de la région de Nongkhiaw que les premiers habitants Hmong arrivent dans le village de Vieng Hine, il y a plus de 200 ans. Obligés de fuir Dien Bien Phu au Vietnam, à cause des invasions chinoises répétées, ils traversent la frontière nord-est lao-vietnamienne à la recherche de nouvelles terres fertiles, et de paix. Ils s’installent finalement sur le plateau de Yao, entre les montagnes de calcaire.



Le choix du plateau de Yao pour construire un village


C’est donc dans la vallée de la rivière Nam Ou, un des affluents du Mékong, à 820m d’altitude que ce petit groupe s’installe. A cette époque, 12 familles de l'ethnie Khamu, peuple indigène laotien, y sont déjà installées, soit un peu plus d’une centaine de personnes.


Le choix de ce lieu n’est pas le fruit du hasard. Outre la beauté de ce paysage karstique, les Hmong, peuple montagnard, vivent traditionnellement en auto suffisance. Ils cultivent la terre, élèvent du bétail et utilisent

l’ensemble des ressources de la forêt. Chasse, pêche et cueillette font partie de leur quotidien, aujourd’hui encore.


C’est donc sur ce plateau aux terres fertiles, au cœur des montagnes qu’ils ont trouvé la paix. L’accès à l’eau leur a aussi permis de s’y établir durablement. Autre facteur ayant participé au choix de ce lieu à l'époque, le climat frais favorisant l’agriculture.




La Guerre d’Indochine


Au cours de la guerre du Vietnam, plus de 2,5 millions de tonnes de bombes se sont écrasées sur le Laos entre 1965 et 1974. Plus que ce qu’on reçu tous pays du monde réunis pendant la seconde guerre mondiale. Si l’on veut chiffrer ces données, c’est comme si le Laos, pendant 9 ans avait reçu une bombe toutes les 2 min, 24h/24.

Le village connaît une vague de migrations à cette période-ci. Entre 1961 et 1975, de nombreux habitants des provinces des alentours, et d’ethnies différentes viennent se réfugier dans les montagnes pour fuir la guerre.


Les deux tribus se sont réfugiées pendant près de 4 ans dans un réseau de grottes souterraines non loin du village, à l’intérieur même des montagnes. Toute la communauté s’organise dans ce réseau de grottes, traversé par une rivière souterraine permettant la vie à l’intérieure des montagnes.



« La Montagne Farlang », trace des français au Laos


La Montagne situé au Nord-Ouest du village se nomme « Phou Farlang ». Traduit littéralement, cela correspond à « la montagne française ». Ce nom lui vient du XXème siècle, période au cours de laquelle le protectorat français était en place. Les explorateurs européens se rendaient alors dans les montagnes asiatiques à la recherche d’or. Une mine d’or y a donc été découverte, et exploitée jusqu’à l’indépendance du Laos en 1949. Certains habitants du village le plus proche de Ban Vieng Hine servaient alors de main d’œuvre, et travaillaient dans les profondeurs des montagnes, à la recherche de ce précieux métal.




La cohabitation entre l’ethnie Hmong et l’ethnie Khamu


Aujourd’hui, le village compte 1035 habitants vivant dans 144 maisons, soit plus de 7 habitants par foyers. Seulement 268 d’entre eux sont Khamu, et sont répartit dans 44 maisons.


Aujourd’hui encore, les deux communautés ont conservé leur propre langue, culture et traditions. La langue centrale permettant aux deux tribus de communiquer est le lao. Cependant, le mélange des deux ethnies est rare, et les mariages entre Hmong et Khamu sont en principe interdits.


Les deux cultures possèdent de nombreuses similitudes, dont leur croyance animiste, qui diffèrent tout de même sur certains points. Par exemple, à l’arrivée des Hmong, les Khamu refusaient que l’on brûle les forêts, dont ils disaient être propriétaire. Ils ne souhaitaient pas déranger l’esprit de la forêt. Les Hmong pratiquent traditionnellement l’agriculture sur brûlis, ce qui posait donc problème. Autre différence, leurs habitudes alimentaires, ou encore leurs tenues et danses traditionnelles.



Petite technique pour savoir chez quelle tribu vous vous trouvez : les Hmong vivent dans des maisons de plain-pied, tandis que les Khamu habitent dans des maisons sur pilotis !



Un village qui sort petit à petit de son isolement


La première route a été construite seulement en 2012. C'est une piste de terre battue et chaotique qui relie Ban Vieng Hine au village de Ban NaYang situé 9km plus bas dans la vallée. Autrefois, les villageois descendaient régulièrement de la montagne à pied, le long de sentiers tortueux, pour vendre leurs produits au marché local. Ils devaient marcher 9km avec leurs marchandises sur le dos.


Cette piste a permis le désenclavement du village et son ouverture économique. Ils accueillent aujourd’hui des touristes souhaitant découvrir les ethnies ancestrales du nord du Laos. Cette ouverture à l’éco-tourisme, est une réelle ouverture culturelle pour les villageois.


Autre projet ayant permis aux habitants de sortir de leur autarcie, la construction d’une salle informatique financée par notre association Enfants du Laos. Des collectes de matériel informatique ainsi que de fournitures scolaires ont aussi été organisées, avant d’être données au village.




Même si la construction de la salle informatique est terminée, le projet est loin d'être achevé ! Nous préparons activement le départ de nouveaux bénévoles pour que les enfants continuent de progresser en anglais et en informatique. Si vous êtes intéressé pour devenir bénévole, merci de nous contacter à l’adresse suivante : info@enfantsdulaos.com


Enfin, si vous souhaitez nous aider pour que l'association puisse continuer à vivre et à envoyer des volontaires au village pour enseigner l'anglais et les outils informatiques ; cliquez ici.









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